Je suis née au bout du monde, le Chili. Terre des volcans des tremblements de terre, pays d'extrêmes. La nature sauvage a été mon premier lieu d'aventures et de rêveries, cela est inscrit dans mon corps et dans mon cœur pour toujours.
Petite, avec mes deux sœurs, on se costumait puis on faisait des représentations. Ma mère nous amusait en nous faisant faire du théâtre et notre pièce favorite était « LE PETIT CHAPERON ROUGE » que je joue actuellement 50 ans plus tard avec la compagnie La Tendre. Avec mon père je participé à un atelier théâtre qu’il animé, pour des victimes de la dictature. Je faisais rire les gens. Pourtant, l’idée de devenir comédienne ou artiste ne m’est jamais venue à l’esprit. C’est un professeur qui m'a dit un jour: pourquoi ne ferais-tu pas du théâtre ? Je étais très surprise et voilà comment débute ma vocation.
À 19 ans, je pars en France. J’ai un billet aller-retour ouvert un an, offert par mes parents, pour le reste c’est à moi de me débrouiller. La France est pour moi une montgolfière qui vole au-dessus de la tour Eiffel avec Maurice Chevalier dedans. Je ne parle pas un mot de français. Le regard du clown était déjà là, j’ai dit OUI, pour la suite on verra.
10 ans en France, j’intègre la troupe Théâtre de l’Épée de Bois à la Cartoucherie. Je suis engagée pour le premier rôle de ma vie c’est ROSAURA dans LA VIE EST UN SONGE de CALDERON DE LA BARCA. Un monument du théâtre classique espagnol. Rien que ça ! Merci la vie.
Après le Théâtre à Bretelles dirige par Anne Quesemand et Laurent Berman dans le « Prisonnier de Saint Jean d’Acre », et un passage par la troupe de théâtre-chant, Jolie Môme, je rencontre de Fred Robbe et je deviens co-fondatrice du Théâtre du Faune dont l’un des axes principaux est la création, la recherche et la formation en clown. Cette rencontre est déterminante dans mon amour et découverte du clown.
Le clown me fascine, cet outil permet une créativité incroyable en même temps qu’il révèle notre être intime et notre humanité. Je me sens plus libre reliée aux autres. L’envie d’être l’auteure de mes histoires. Lors des stages, avec Michel Dallaire, je sens qu’il est temps d’aller à la rencontre du public. Pendant 5 ans, avec d’autres artistes, à l’initiative de Nicolas Cornut, j’improvise en clown dans le collectif le Grand Bazar Vivant, spectacles de philosophie, clown et chansons sur la Péniche Antipode, Paris. De ce voyage née La clown Huachaca. En 2017, je crée mon 1èr solo «HUACHACA Guérisseuse clandestine » chamane sans domicile fixe qui rêve de s’intégrer dans le pays de l’amour et surtout trouver un français pour avoir ses papiers. Huachaca est très connecté à la nature aussi animiste elle vit entourée des esprits, ses compagnons de route.Grâce à elle je vais me reconnecter à ce que je croyais perdu : mes origines chiliennes, je m’intéresse à la vision du monde des peuples originaires notamment ceux de l’Amérique latine. Je suis proche de l’école, Neijing dont les buts sont : Assistance, Enseignement et Recherche liée aux soins de la santé et du développement personnel à travers d’anciennes traditions en incluant les bases de la médecine moderne mais aussi l’Art comme voie de Guérison. Issue de cet école se crée le collectif des femmes « Les mers éveilleuses » dont je fais partie. Avec ce collectif je propose des formations en clown notamment en Finlande. Huachaca m’as mis sur cette route où, mon chemin de vie, mon chemin artistique s’entrelacent, se croisent, s’alimentent, cohabitent et ne se quittent plus.
Je travaille aussi en tant que comédienne durant 8 ans, avec le Théâtre Organic compagnie franco-argentine dans le spectacle « Ils ne mouraient plus mais étaient-ils encore vivants » mis en scène par Sophie Gazel. Notre complicité se poursuit, s'enrichit. D’une part nous travaillons actuellement à un deuxième solo pour HUACHACA : «À TRAVERS LES ARBRES... la lumière passe encore», spectacle où la nature est mon partenaire. D'autre part nous lançons la 1ère Édition du FESTIVAL FORÊTS D'OTHE À CIEL OUVERT qui verra le jour en août 2024 dans les Forêts d'Othe avec une large programmation de spectacles vivants.
Pourquoi le clown me touche tant ?
Parce que dans ce monde hyper matérialiste, le clown est ce poète qui ne sert à rien. Il faut du courage pour entreprendre ce voyage, pour aller à la rencontre de celui que nous sommes. Pour rencontrer cette part de nous pas encore domptée. Pour rencontrer notre lumière mais aussi de notre part d'ombre. Avec pour seule boussole notre grand cœur, qui redonne tant d’espoir car pour le cœur du clown, tout est possible.